Origine et histoire du Château de Verneuil
Le château de Verneuil est un château médiéval situé sur un coteau dominant la commune de Verneuil (Nièvre). Il repose sur une plate-forme carrée d'environ trente mètres de côté; les fossés qui l'entouraient ont été comblés. Des tours ont été élevées à chaque angle de l'édifice principal au XVe siècle pour renforcer ses défenses. Les deux tours sud sont reliées par un corps de logis à trois étages. La plus grosse tour, datée du XIVe siècle et la mieux conservée, conserve trois assommoirs disposés à différentes hauteurs pour défendre chaque côté. Ses ouvertures ont été percées à des époques postérieures, dont au second niveau une baie de la Renaissance encadrée de pilastres cannelés à chapiteaux ioniques. Elle comporte également plusieurs meurtrières, ainsi que le culot mouluré d'une échauguette d'angle et des latrines. Le corps central est flanqué d'une grosse tour ronde comportant des latrines sur deux étages; un second niveau présente une baie Renaissance à pilastres cannelés et une traverse moulurée. À l'angle sud‑ouest s'élève une tour ronde abritant un escalier à vis éclairé par trois petites baies moulurées; la porte d'entrée aux angles arrondis est encadrée d'un tore. Cette tour est flanquée d'une petite aile du XVIIe siècle, à deux étages et un comble éclairé par une lucarne dite à ailerons. L'angle sud‑est, sur l'ancienne enceinte, présente une petite tour ronde percée d'archères‑canonnières. À l'ouest du corps central subsistent les vestiges d'une courtine en retour d'angle, terminée par une tour ronde coiffée d'un toit conique dont les murs sont percés d'archères. Le château compte quatre niveaux et est couvert d'un toit en tuiles à quatre pentes. Un peu plus au nord, un corps de ferme occupe l'emplacement probable de la basse‑cour et conserve un gros colombier ancien. Les façades et les toitures, la ferme et le colombier ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 12 mars 1991.
La référence littéraire la plus ancienne au château figure dans l'Inventaire des titres de Nevers de Michel de Marolles, datée de 1309, et semble liée à l'achèvement de la première phase de l'édifice. On y trouve une mention relative à Guyot de La Perrière, qui est vraisemblablement le premier propriétaire du château dans son état primitif. Selon Marolles, le château est ensuite cité en 1372 par Philibert de La Perrière pour "la maison fort de Verneuil" et en 1410 par Huguenin de La Perrière pour "la tour de Verneuil", mentions interprétées comme des agrandissements. Par alliances, la seigneurie passe à la famille de La Rivière en 1424 lorsque Alix de La Perrière épouse Jean III de La Rivière, puis revient à la famille de Digoine par le mariage de Catherine de La Rivière avec Gui de Digoine. La succession se poursuit par mariage avec les familles de Fontenay, de Babute, puis brièvement de Bonnay. En 1662 François Léonard de Bonnay, seigneur de Verneuil, épouse Catherine de Maumigny; il meurt sans descendance et elle lègue la jouissance du château à son neveu Paul de Maumigny. La famille de Maumigny conserve ensuite le château pendant une longue période et est à l'origine de l'agrandissement consistant en l'adjonction d'un nouveau corps de logis percé de fenêtres à croisillons et orné dans le goût de la Renaissance au début du XVIIIe siècle. Malgré la Révolution et le temps, le château demeure dans la famille, transmis de père en fils. Le 9 novembre 1865, Marie de Maumigny, héritière du château, épouse Joseph‑Marie, comte de Cordon.